Décryptage du décret Hollande sur les retraites : le PS fait payer sa campagne électorale par les salariés !
C’est à chaque fois la droite qui a eu le courage de conduire les réformes indispensables pour sauver notre régime de retraites :
en 1993 (allongement de la durée de cotisation),
en 2003 (rapprochement des régimes privés et publics),
en 2007 (réforme des régimes spéciaux), en 2010 (report de la durée légale à 62 ans).
Et à chaque fois, la gauche s’est opposée à ces réformes courageuses sans lesquelles notre régime serait en faillite.
La réforme Woerth de 2010 a reporté l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans avec une durée de cotisation de 41 puis 41,5 ans. C’est une mesure juste alors que l’espérance de vie s’allonge. C’est la seule façon de sauver nos retraites sans baisser les pensions, ni augmenter les cotisations.
A la veille des élections législatives, François Hollande revient sur cette réforme en promettant des cadeaux qu’il n’a absolument pas les moyens de financer. Alors que l’Europe est en crise, que l’âge de départ à la retraite a été repoussé dans tous les pays européens, alors que l’on vit de plus en plus longtemps, la France est le seul pays au monde où l’on débat d’un retour à la retraite à 60 ans !
François Hollande prend ces décisions sur la retraite sans aucune consultation des parlementaires,
par décret !
Alors que nos caisses sont vides, ses promesses vont être payées par tous les salariés :
· baisse du pouvoir d’achat à cause d’une augmentation des charges sociales salariales (-250 €
par an pour un couple qui gagne 1600 par mois chacun)
· hausse du coût du travail (et donc du chômage) à cause d’une augmentation des charges
sociales employeurs (+5% de cotisations retraites)
· sans compter les risques d’une baisse des pensions ou d’une hausse de cotisations sur les régimes complémentaires.
En clair, François Hollande se paye sa campagne électorale sur le dos des salariés et des classes moyennes, tout en menaçant gravement l’avenir de notre régime de retraite.
Sur le fond, qu’apporte la réforme à ce qui existe déjà ?
Le dispositif « carrières longues » a été créé par le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin en 2003 pour les salariés ayant commencé avant 17 ans. Il a été étendu pour tous ceux qui ont commencé à travailler avant 18 ans avec la réforme Woerth de 2010.
Le gouvernement socialiste étend ce dispositif à ceux qui ont commencé à travailler à 18 ou 19 ans.
Cela représente un coût qui va être payé par tous les salariés.
À quelles conditions pourra-t-on partir à la retraite à 60 ans ?
Pour pouvoir partir avant 62 ans, il faudra avoir cotisé 166 trimestres, soit 41,5 ans.
Pour ceux qui auront commencé à travailler plus tôt, 14 ou 15 ans par exemple, une durée de validation sera maintenue : en clair ils ne pourront pas partir à la retraite à 55,5 ans.
Qu’est-ce qu’un trimestre cotisé ?
C’est d’abord un trimestre travaillé.
La loi prévoit ensuite de pouvoir comptabiliser des trimestres non-travaillés, dans la limite de 4 trimestres pour le service militaire et 4 trimestres pour les arrêts maladie ou maternité.
Que propose le gouvernement socialiste de plus ?
Il ajoute, à ces possibilités déjà existantes de comptabiliser des trimestres non-travaillés, de faire entrer dans le calcul des trimestres cotisés, pour les personnes qui ont commencé à travailler avant 20 ans, 2 trimestres au titre du chômage et 2 trimestres au titre de la maternité à partir de 3 enfants.
Concrètement, une femme qui aura commencé à travailler à 18 ans, qui aura eu 2 enfants et connu 3 années de chômage ou d’arrêt maladie ne pourra pas partir à 60 ans.
L’UMP ne critique pas le principe de chacune de ces mesures. C’est d’ailleurs l’UMP qui a fait des réformes pour prendre en compte la pénibilité, les carrières longues, la situation des mères de famille...
Mais il est totalement irresponsable d’ouvrir la boîte de Pandore et de revenir sur la réforme des retraites alors-même que la situation budgétaire de la France est extrêmement préoccupante et que les autres pays européens mènent des réformes structurelles pour sortir de la crise.
Combien de salariés seront concernés ?
Selon le gouvernement, ce décret devrait concerner en 2013 environ 110 000 personnes, sur environ 500 000 départs en retraite chaque année.
Le coût est estimé à 3 milliards par an.
Ce décret ne s’appliquera qu’à partir du 1er novembre 2013.
Qui va payer ?
Tous les salariés : leurs cotisations retraites augmenteront de 7% (+0,1 point de cotisation par an pendant 5 ans) et ce prélèvement amputera directement leur pouvoir d’achat.
Toutes les entreprises : leurs cotisations retraite augmenteront de 5% (+0,1 point de cotisation par an pendant 5 ans) et cette hausse pénalisera directement leur compétitivité.
La hausse du coût du travail est un frein à l’emploi et une cause de délocalisations !
Les cotisations des régimes complémentaires vont-elle augmenter ?
Oui. C’est la conséquence masquée de cette réforme. Les salariés affiliés au régime de base, cotisent obligatoirement pour les régimes complémentaires (l’Agirc pour les cadres et l'Arrco pour les autres salariés). Cette retraite complémentaire représente entre 40 et 60% du montant de leur pension.
L’Agirc et l’Arrco estiment qu’il leur faudra trouver 9 milliards d’euros d’ici à 2017 pour financer cette réforme.
Pour y parvenir, ils n’auront que deux solutions : augmenter les cotisations ou baisser le montant des pensions.