J'aime pas les Offices Non Géniaux... j'ai le droit !
Alors que le projet Chablais-Gare est lancé par la Municipalité en place malgré les inconvénients qui en découleront tant au niveau économique, environnemental, que de la qualité de vie de ses habitants actuels et futurs, la Municipalité Annemassienne cherche à nous imposer dans le futur quartier Etoile-gare, non seulement le Palais dans lequel s'installeront le Président d'Annemasse AGGLO, les 23 vices présidents ainsi que tous les fonctionnaires, mais aussi l'installation massive d'ONG, "grandes créatrices d'emplois"et dont l'efficacité resterait encore à prouver localement.
En effectuant quelques recherches, je suis tombée sur un billet datant de 2007 mais tellement d'actualité sur les compétences des ONG qui travaillent en Afrique.
Je vous laisse le lire et vous faire une opinion.
Trouvé sur un blog malgache, l'auteur apprécie les Ong à leur juste valeur, c'est-à-dire pas grand chose...
Ca vaut son pesant d'or.
L'auteur parle de Madagascar, mais c'est applicable partout, à quelques détails près. Ca fait plaisir de voir qu'on est pas tout seul à penser quelque chose, parce qu'à force on finirait par douter...
"Je l'ai déjà expliqué, je suis très méfiant envers les ONG qui bossent en Afrique, et tout spécialement celles qui s'occupent de faire évoluer le monde paysan.
Ca fait longtemps que j'ai cette opinion, acquise en Afrique de l'Ouest dans des pays qui sont parmi les plus pauvres du monde tout en accueillant le plus grand nombre d'ONG actives.
En soi c'est globalement un constat d'échec, ça fait 30 ans qu'on installe des pompes dans le sahel et il y a encore des gens pour avoir soif.
Au niveau individuel j’ai rarement vu des projets qui tenaient vraiment la route, et de toutes manières ce sont toujours des micro-projets, jamais des réalisations d’envergure. De quoi soulager la conscience des donateurs qui l’auraient mauvaises, de quoi donner l'occasion de faire des rencontres enrichissantes à quelques bénévoles, mais pas de quoi sauver la planète.
En plus j'en ai rencontré pas mal des membres d'ONG, dans l'ensemble ce sont de chic types agréables et dynamiques, dans l'ensemble ils font des boulots rigolos qui leur permettent de visiter de chouettes coins , dans l'ensemble ils ont un niveau de salaire très supérieur à la moyenne, et dans l'ensemble aussi ils sont incapables de défendre leurs projets plus de 5min si on leur pose des questions précises sur l'impact de leur action. Généralement ça finit par des excuses vaseuses, c'est pas la faute de l'ONG mais des bailleurs de fonds et puis surtout de ces ahuris de paysans qui sont tout de même un peu con, bordel on leur explique comment faire mais pas moyen ils sont bornés et ne veulent rien changer.
Bon jusque là c'était juste une opinion de ma part, sans autres fondements que des discussions informelles avec des membres d'ONG et le simple constat de la disproportion entre les moyens affichés (gros salaires, gros 4*4, pc portables récents etc etc) et les résultats (que dalle).
Hors je viens de tomber par hasard sur
Malgré que l'auteur prétende ne pas"avoir pour objectif d'éreinter les ONG environnementales", c'est assez saignant.
Quelques extraits :
=> je confirme ! J'ai toujours entendu cet argument ! La fameuse fainéantise des paysans malgaches incapables de bosser pour leur avenir ! Le moramora ! Le poids des traditions !
Eh ouais, sauver la forêt c'est une chose, sauver les hommes une autre. Et c'est pas forcément compatible.
Le point qui m'a toujours écoeuré. Les ONGs travaillent trop souvent sur un principe qui s'apparente à celui d'un bureau d'étude qui serait sur un marché concurrentiel où l'important est l'agressivité commerciale pour décrocher des fincancements. Il ne faut pas se tromper, les clients des ONGs ce sont les bailleurs de fonds, pas les paysans.
Dans cette optique le succès du projet passe au second plan, la différence entre un projet réussi et un projet raté étant assez légère une fois transformé en plaquette marketing à destination des bailleurs.
Par contre plus une plaquette marketing contient de projets et plus celà impressionne et plus ça permet de décrocher des financements. Même chose avec le cv des "travailleurs humanitaires", plus il est long plus c'est bon.
Un truc particulièrement rigolo c'est que l'auteur reconnait que les ONG ont au moins un impact positif : l'émergence d'une classe moyenne citadine, puisque les tombereaux de pognon déversé par les bailleurs de fonds profitent essentiellement aux salariés des ONG.
En même temps, on pourrait me dire, critiquer les ONG c’est un peu facile et pas très constructif, surtout de la part de quelqu’un comme moi bien assis dans mon fauteuil au chaud devant le pc.
Sauf qu’ à mon avis il vaut mieux ne rien faire plutôt que de mal le faire, et c’est tout l’objet de ma critique.
Faire cultiver des patates aux Betsileo c’est peut-être une bonne idée si ça peu les dissuader de défricher la forêt pour faire des rizières, sauf que c'est un peu jouer à l'apprenti sorcier avec la vie des paysans concernés:
En 2003, encouragée par les ONG, la production de pommes de terre dans le Betsileo a été telle que, faute d'acheteurs et à cause de l'isolement de la région, la récolte n'a pu être écoulée et a pourri sur place
Donc la solution est simple : faut construire des routes pour écouler les patates. Ca va plaire à WWF, ça, de financer du goudron pour sauver la forêt.
Bon, vraiment, lisez ce doc, il remet les choses en place avec plus d'élégance que je ne saurais le faire.
Si bien que dans l'ensemble, les acteurs du développement et de l'environnement à Madagascar donnent l'impression de chercher moins à sauver les forêts ou les hommes qu'à se sauver eux-mêmes, en perpétuant un système de transfert de revenus dont ils sont les premiers bénéficiaires, et dont les paysans ne retirent que les miettes.
Les ONG travaillent donc davantage au rythme des bailleurs et non à celui de la société paysanne.
Partout les paysans déplorent le manque de suivi et d'encadrement des ONG, qui lancent des opérations de développement à tout va, sans se préoccuper de leurs réalisations concrètes .
Globalement, le bilan des ONG pourrait donc être inquiétant pour la sécurité alimentaire de la région, surtout en pays tanala.
Les agents des ONG sont les premiers conscients du peu de succès des groupements paysans, de la lenteur des activités, et au total de la rareté des réalisations effectives.
Mais ils attribuent ces échecs à la paresse des paysans ou à leur mentalité conservatrice, sans remettre en cause leur propre action .
Je pense que la sagesse aurait été de faire venir des entreprises sur les terrains du quartier Etoile-Gare, plutôt que d'y installer des bureaux, un palais présidentiel et des ONG qui vont coûter non seulement cher aux Annemassiens et Annemassiennes mais n'apporteront en plus aucune solution aux problèmes de l'emploi que rencontrent nos habitants depuis déjà de nombreuses années malgré les promesses que peut faire la Municipalité.