L'accessibilité du passage piétonnier de Saint-André fait débat
Dans notre pays, plusieurs lois sur le handicap et l'accessibilité ont été votées et de nombreux décrets ont été pris pour leurs applications afin que l'égalité des droits et des chances ainsi que la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ne soint pas vaines.
L'article 2 de la loi du 11 février 2005 définit le handicap comme "toute limitation d'activités ou restriction de participation à la vie en société subie dans un environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques , d'un poly handicap ou d'un trouble de santé handicapant".
Cette loi s'inscrit dans l'amélioration du cadre de vie et d'accessibilité aux personnes handicapées et à mobilités réduite du cadre bâti, la voirie, l'aménagement des espaces publics, ...
Le décret n° 2006-1658 et l'arrêté du 15 janvier 2007 précisent les caractéristiques techniques devant être observées pour lever les obstacles limitant l'accessibilité de la voirie aux personnes handicapées (bordures de trottoirs infranchissables, zones de stationnement inadaptées, pentes trop fortes, obstacles difficilement détectables, absence de répétition sonore des feux de signalisation, postes d'appel d'urgence non accessibles, stationnement réservé,…).
L'accessibilité de la voirie aux handicapés est un droit mais les dispositions indispensables pour permettre le cheminement des handicapés bénéficient également à toute la population et en particulier aux personnes âgées, aux enfants ainsi qu'à toutes les personnes gênées temporairement dans leurs déplacements.
Mais curieusement lorsque vous utilisez le passage souterrain reliant l'Église Saint André avec l'école de la Chamarette, force est de constater que la mesure phare de la loi imposant l'accessibilité de la cite aux personnes à mobilité réduite n'est pas respectée.
Je me suis rendue ce dimanche matin sur place afin de mieux me rendre compte des difficultés d'accès.
Imaginez un instant en regardant ces prises de vue comment faire pour emprunter ce passage souterrain alors que vous vous êtes cassé la jambe au ski ou que vous vous soyez fait une entorse et que pour vous déplacez vous avez besoin de béquilles ou encore que vous ayiez des enfants en bas âge et que vous utilisiez la poussette, ou encore que vous reveniez du marché avec votre caddie, ou encore que vous soyez une personne en fauteuil roulant,....
je vous laisse juge de l'accessibilité.
Je rappelle que d'après les normes, il faut une pente de 5 pour cent au maximum pour permettre l'accès aux personnes handicapées.
A vous de juger.
De plus, notez la présence de neige et de verglas sur les marches, qui ne sont aucunement abritées et qui présentent encore un risque supplémentaire pour ceux qui les empruntent.
Une fois de plus la Municipalité d'Annemasse a engagé un projet sans consultation avec les associations concernées.
Le coût de ce passage s'élève aujourd'hui à 300.000 E H.T. et déjà force est de constater que du fait de son non accès aux personnes à mobilité réduite, d'autres orientations sont proposées de part et d'autres avec encore un coût supplémentaire à la clef aux frais du contribuable, c'est en effet à ne pas en douter.
Il est en effet proposé par l'association Espace Handicap la mise en place d'ascenseur situé de part et d'autre du passage.
Il faut savoir que cela engendrait selon Espace Handicap une dépense supplémentaire d'environ 15.000 E par unité, plus un contrat d'entretien annuel et les frais de remise en état lies aux actes d'incivilités.
Après mettre renseignée auprès d'ascensoristes, le coût serait bien plus important étant donné les travaux qui seraient à envisager pour la mise en place de deux ascenseurs ou d'élevateurs pour personnes à mobilités réduites.
Le simple équipement "ascenseur" coûterait 30.000,00 € l'unité.
Mais le plus cher serait les travaux de maçonnerie et la réalisation de la gaine technique qui pourraient faire monter le montant de la facture à près de 150.000,00 E.
Cette association, comme les autres n'avait déjà pas été consultée en amont du projet par la Municipalité pas plus lorsque des problèmes techniques se sont présentés lors de la réalisation du passage.
Les problèmes auraient été liés d'après l'adjoint à l'urbanisme à une conduite d'eau située à 4,30 m de profondeur et au fait que le parvis de l'Eglise soit classé.
Ce sont par ces deux artifices que l'adjoint au Maire justifie le fait de ne pas avoir fait reculé l'entrée du passage souterrain qui aurait pu se faire mais avec une distance supplémentaire de 100 m de chaque coté.
Certes le temps du trajet aurait été augmenté mais la sécurité des personnes à mobilité réduite aurait été totalement assurée.
Ce qui sera moins le cas avec l'option du passage aérien qui sera réalisé autour du rond-point.
L'idée d'un passage souterrain piétonnier était judicieuse à cet endroit alors que la circulation automobile y est abondante.
Il permet non seulement aux écoliers, mais aussi aux personnes voulant accéder aux cimetières ainsi qu'au funérarium de traverser en toute tranquillité.
Mais ce qui est fort dommageable, c'est que toujours par manque de consultation et d'ambition, c'est toute une catégorie de personnes qui se trouve sanctionner , à savoir les personnes à mobilité réduite au sens large.
Ce qui amène l'association Espaces Libres à se prononcer et à trouver "scandaleux que ce passage ne soit pas accessible, ni aux handicapés, ni aux poussettes de facon aisée"
L'article 46 de la loi du 11 février 2005 n'impose t-il pas la création d'une commission communale pour l'accessibilité aux personnes handicapées dans toute commune de plus de 5000 habitants, mais cet article de préciser que cette commission est forcément intercommunale lorsque la compétence transport ou aménagement du territoire est exercée au sein d'un établissement public de coopération intercommunale.
Une question me vient alors à l'esprit :
Quel avis a donné cette commission intercommunale de l'accessibilité dans la réalisation de ce projet,
à moins que cette commission ne soit pas encore mise en place ?
Il est consternant de remarquer que c'est la deuxieme fois en peu de temps que la Municipalité omet de prendre en considération le handicap des personnes à mobilité réduite sur des nouveaux projets.
En effet, j'avais déjà soulevé ce point lors du conseil municipal du mois de septembre lors du vote d'une mission complémentaire pour le Groupe Scolaire Saint-Exupery, qui n'avait pas été prévue initialement et aui était consécutive aux prescriptions de la nouvelle loi sur l'accessibilité des personnes à mobilité réduite".
"Les 5 sens des handicapés sont touchés mais c'est un 6e qui les délivre ; bien au-delà de la volonté, plus fort que tout, sans restriction, ce 6e sens qui apparaît, c'est simplement l'envie de vivre."
Grand Corps Malade