Cérémonie du 64 ème ANNIVERSAIRE DE LA LIBERATION D'ANNEMASSE
J'étais la seule Elue de la liste d' Opposition "Pour Annemasse" présente à cette Cérémonie , et même de l'Opposition en général, hormis Sophie FRADET.
Ce lundi 18 août 2008, nous allons commémorer le 64ème ANNIVERSAIRE DE LA LIBERATION D'ANNEMASSE.
Le 18 août 1944, Annemasse , occupée depuis le 12 novembre 1942 était libérée par les Forces Françaises de l'Intérieur.
De très nombreux endroits de la Ville honorent la Mémoire de tous Ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour combattre et chasser l'occupant, et de tout ceux, aujourd'hui disparus, qui ont participé à cette lutte.
Il est ainsi pour :
. la stèle des époux BAILLY
. l'ancien cimetière
. l'école Marianne COHN *
. la stèle des frères TASSILE
. le quai n°1 – gare SNCF
. la stèle de Romagny et Michel BLANC
. la stèle et le charnier de Ville-La-Grand
Sur le monument est inscrit : " A la Mémoire des Résistants lâchement assassinés par les Allemands, le 8 juillet 1944.
- Marianne COHN ;
- Marthe-Louise PERRIN ;
- Félix-François DEBORE ;
- Julien-Edmond DUPARC ;
- Henri-François JACCAZ;
- Paul-Léon REGARD."
. la prison du Pax
. Place Jean Deffaugt
Il était le maire d’Annemasse en Haute-Savoie. Le 31 mai 1944, il obtint la libération de 17 enfants juifs emprisonnés à l’hôtel Pax transformé en prison par la Gestapo. Ces enfants avaient été arrêtés alors qu’ils tentaient de passer la frontière avec des camarades plus âgés et une jeune convoyeuse clandestine, membre des réseaux juifs, Marianne Cohn. Jean Deffaugt dispersa les enfants et fit tout pour les sauver.
. le Monument aux Morts d'Annemasse
Fille aînée de deux universitaires juifs allemands, Marianne Cohn naît à Mannheim, le 17 septembre 1922. Ses parents, Margaret et Alfred Cohn, s'installent à Berlin en 1929 puis, en 1934, ils décident de quitter l'Allemagne pour fuir la montée de l'hitlérisme. La famille se réfugie alors en Espagne où la tourmente de la Guerre civile les pousse à nouveau à l'exode. Après la prise de pouvoir par Franco, Marianne et sa sœur Lisa sont envoyées chez un oncle à Paris, et leurs parents les rejoignent un peu plus tard.
En France, parce que Juifs et Allemands, les Cohn sont arrêtés en 1940 et internés au camp de Gurs, dans les Pyrénées. Marianne et Lisa sont, elles, accueillies dans la maison d'enfants des Eclaireurs Israélites de France (E.I.F.), à Moissac, dans le Tarn-et-Garonne, où elles poursuivent leur scolarité. Libérés du camp de Gurs, leurs parents louent une maison à Moissac pour se rapprocher d'elles. Marianne va avoir dix-huit ans, elle travaille sur place au Centre de documentation juive créé par Simon Lévitte. Lorsque le Centre est transféré à Grenoble, elle le suit. Elle se met alors au service de la " Sixième ", branche clandestine des E.I.F. qui se donne pour mission de sauver les enfants avec le Mouvement des Jeunes Sionistes (M.J.S.).
Pour agir plus librement, elle falsifie son identité en effaçant une partie du H de COHN sur ses papiers, et devient ainsi Marianne COLIN. Arrêtée une première fois durant l'été 1943 avec Jacques Klaussner, un camarade du M.J.S., elle reprend ses activités clandestines dès qu'elle est relâchée. Le 21 octobre 1943, ses camarades de réseau, Mila Racine* et Roland Epstein sont arrêtés lors d'un convoyage d'enfants. Marianne Cohn prend le relais et accompagne à son tour des enfants pour passer la frontière suisse. Elle effectue plusieurs passages, certains avec Rolande Birgy des Jeunesses Ouvrières Chrétiennes. Le 31 mai 1944, Emmanuel Racine, le frère de Mila, lui " envoie " de Limoges un groupe de vingt-huit enfants âgés de quatre à quinze ans. Marianne les accueille à la gare d'Annemasse et les fait monter dans un camion bâché pour les conduire en Suisse. Mais quelques kilomètres plus loin, un contrôle allemand intercepte et arrête les voyageurs. Grâce à l'intervention de Jean Duffaugt, le maire d'Annemasse, dix-sept enfants sont rapidement libérés. Les onze autres enfants et Marianne sont incarcérés au Pax d'Annemasse, un ancien dépôt de commerce transformé en quartier général de la Gestapo et en maison d'arrêt. Jean Duffaugt propose à Marianne de l'aider à s'évader. Elle refuse, craignant de mettre en danger la vie des enfants qu'elle accompagne. Dans la nuit du 7 au 8 juillet 1944, des membres de la Gestapo venus de Lyon la sortent de la prison avec d'autres résistants.
Nul ne savait ce qu'elle était devenue après cette nuit. Ce n'est que le jour de la libération d'Annemasse, le 23 août 1944, que son corps massacré a pu être identifié par Emmanuel Racine et par le maire d'Annemasse. Retrouvée avec d'autres résistants dans un charnier près de Ville-la-Grande, à quelques kilomètres d'Annemasse, Marianne Cohn avait été violée puis assassinée à coups de bêche. Elle est enterrée le 26 septembre 1944 à Grenoble, au cimetière du Petit Sablon, en même temps qu'Ernest Lambert, un dirigeant de l'Armée juive assassiné en 1944. Après les prières juives rituelles, Georges Sehenec, l'ancien responsable local du M.J.S., leur rend hommage au nom des Éclaireurs israélites et de la Jeunesse sioniste de France.
Un an plus tard, le gouvernement militaire de Lyon décore Marianne Cohn de la Croix de guerre à titre posthume. En 1956, son nom est donné à une rue de Ville-la-Grande et une stèle est érigée à l'endroit où elle a été assassinée avec cinq autres résistants . A l'occasion du quarantième anniversaire de la Libération, la ville d'Annemasse lui rend hommage en donnant son nom à un groupe scolaire. Une plaque y rappelle qu'elle a sauvé du massacre trente-deux enfants juifs, et les vers de Pierre Seghers y rappellent à la vigilance : " Jeunes gens qui regardez / Pensez-y ! / Les bûchers ne sont jamais éteints et le feu pour vous peut reprendre.
" En Allemagne, le nom de Marianne Cohn est donné une école de handicapés de Berlin. En Israël, il est donné à un jardin inauguré en 1982 par François Mitterrand à Yad Vachem, le mémorial de la Shoah à Jérusalem.