Le Parlement a adopté la réforme des institutions

Publié le par Anne Michel





Les 576 députés et 330 sénateurs, réunis en Congrès, ont adopté  à Versailles le projet de loi de réforme constitutionnelle à 539 voix contre 357.


Cette 24e révision de la constitution, "une des plus amples depuis 1958", a notamment pour objet de revaloriser le rôle du Parlement et de mieux garantir les droits de l’opposition.



Présidée par Bernard Accoyer, la séance avait débuté par une intervention du Premier ministre.


Ce dernier avait appelé les parlementaires à la "responsabilité, car votre vote dessinera le visage de notre démocratie pour plusieurs décennies..."

 



  Le discours du Premier ministre (première partie), http://www.premier-ministre.gouv.fr/acteurs/interventions_premier_ministre_9/allocutions_parlement_496/discours_premier_ministre_congres_60665.html
  
Le discours du Premier ministre (deuxième partie)http://www.premier-ministre.gouv.fr/acteurs/interventions_premier_ministre_9/allocutions_parlement_496/discours_premier_ministre_congres_60666.html




La Constitution sera modifiée selon trois orientations principales : la revalorisation du rôle du Parlement, la rénovation du mode d’exercice de l’exécutif et l’élargissement des droits des citoyens.



Voici les principales nouvelles dispositions :



  - rééquilibrage du temps de parole entre les 
    différents  groupes politiques :


    l’article 4 de la constitution est ainsi complété d’un alinéa prévoyant que la   
    loi garantit les "expressions pluralistes des opinions et la participation
    équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la
    nation" ; 


 -  limitation des mandats présidentiels :

       le nouvel article 6 stipule que le nombre de mandats est limité à deux ; 


 -  extension du référendum d’initiative populaire :

      
      un référendum peut être organisé à l’initiative d’un cinquième des   
      membres du Parlement, soutenus par un    
      dixième des électeurs (article 11) ;


-  contrôle des nominations effectuées par le   
   président de la République 
:

    l’article 13 fixe un droit de veto du Parlement sur les nominations les plus    
    importantes du chef de l’Etat ;


 -  limitation des pleins pouvoirs :

    le président ne conserve plus que le droit de grâce individuel. Le droit de
    grâce collectif disparaît ;


-  possibilité pour le chef d’Etat de s’exprimer devant
   le Parlement :
 

   le projet de loi ajoute à l’article 18 la possibilité pour le président de 
   s’exprimer devant les parlementaires réunis en Congrès. Un débat est 
   ensuite  organisé sans vote en dehors de sa présence ;


 - clarification de la composition du Parlement :


   l’article 24 est modifié ; il fixe le nombre maximal de députés à 577 et crée
   les députés représentant les Français à l’étranger sans en fixer le nombre ;


 - partage de l’ordre du jour :

   les articles 45 et suivants fixent "une séance au moins" de questions au   
  Gouvernement par semaine, y compris pendant les sessions extraordinaires.   
 Par ailleurs, chaque assemblée maîtrise la moitié de son ordre du jour.
  L’opposition peut, quant à elle, fixer l’ordre du jour "une séance par mois".
  Enfin, les commissions permanentes sont portées de six à huit dans chaque
  assemblée ;


- limitation de l’article 49.3 :

   l’article qui permet l’adoption d’un texte sans vote est limité aux budgets de  
   l’Etat, de la Sécurité sociale et "à un autre texte par session" ;


-  exception d’inconstitutionnalité :

   le nouvel article 61-1 octroie le droit aux citoyens de saisir le Conseil
   constitutionnel à travers le filtre du Conseil d’Etat et de la Cour de cassation ;


-   reconnaissance des langues régionales :

   selon le nouvel article 75-1, celles-ci appartiennent "au patrimoine de la
   nation" ;


- encadrement des adhésions à l’Union européenne :

   l’article 88-5 stipule que toute ratification se fait par référendum sauf si une
   majorité des trois cinquièmes, dans chaque assemblée, saisit le président qui
   peut opter soit pour le référendum soit pour une ratification parlementaire.

Publié dans Politique Nationale

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P
@Anne Michel, et erebus<br /> Très honnêtement je suis satisfait de constater qu'un certain nombre de points de vue non conventionnels sont partagés sur vos blogs. Je surveille par ailleurs avec interet les développements concernant le quartier du Brouaz même si je ne participe à vos débats car je le rappelle je suis installé sur Annemasse depuis trop peu de temps pour avoir un avis éclairé.<br /> ceci dit grace à vous j'ai découvert à pieds ce quartier et il faudrait etre aveugle pour ne pas se rendre compte de ce qui cloche et en premier lieu la sécurité des accès. Donc je vous encourage à poursuivre votre démarche volontaire.<br /> bien à vous
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E
Port chester,<br /> je crains que vous ne m'ayez mal compris, je citais les départements en premier non parce que je souhaite leurs disparitions mais parce que je crois que si réforme il y a elle sera d'abord orientée vers leurs disparitions et le fait de supprimer les n° de depts sur les plaques minéralogique semble nous y mener.<br /> ce qui est en cause c'est moins la légitimité du département ou de la région que le nombre de niveaux de gestion et de décision! La région ou le département n'ont de raison d' exister qu’au travers d’une exclusion de l’un par rapport à l’autre. Je pense qu’il en sera de même pour les communes et les regroupements de communes dont l’interdépendance est évidente. Cependant aujourd'hui on le voit dans notre communauté d'agglo qui vient directement se superposer à nos communes mais SANS supression des postes de fonctionnaires faisant doublon, on a transféré des compétences mais pas les personnels qui assuraient ces compétences et dans ce cas cette strate supplémentaire génère des frais de fonctionnements, de missions et de réception toujours à la hausse.<br /> Le véritable problème est que nous créons sans cesse des strates supplémentaires qui au départ relèvent du bon sens mais très rapidement on se rend compte que le niveau supp à un coût pour le contribuable de plus une fois installée la strate supp joue à fond le jeu de son indispensabilité de sorte qu'il devient presque impossible de faire bouger la machine.<br /> A mon sens la meilleure solution serait d'identifier chaque domaine de responsabilité et de se demander à quel échelon cette responsabilité serait le mieux administrée et de redistribuer les cartes en rationalisant le tout ce qui devrait conduire à terme à la disparition des communes des cantons et des sous-préfectures.<br /> <br /> Erebus
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P
Bonsoir Erebus,<br /> Concernant le département je ne suis pas pour sa remise en cause. D'un point de vue géographique c'est un bon échelon. Contrairement à la Région on voit que les électeurs se déplacent plus pour voter aux élections cantonales que pour les conseillers régionnaux.<br /> Je suis partisan d'un réforme qui viserait:<br /> <br /> d'une part à modifier le contour des régions: moins de régions administratives<br /> ex: l'alsace lorraine: franchement les problématiques sont les mêmes( un massif montagneux à gérer en commun, des zones frontalières étendues etc....)<br /> <br /> d'autre part s'attaquer aux 36000 communes: trop nombreuses, pas efficaces. Je sais d'avance que les 36000 maires vont faire des bonds sur leurs chaises, mais enfin soyons réalistes car ce fractionnement du territoire à pour conséquence un gaspillage énorme des moyens. Regrouper les communes c'est donner à un maire les moyens d'une politique efficace ( bon je sais erebus ici à Annemasse ça les empèchera pas d'être à la limite de l'incompétence). On voit bien aujourd hui que sur de nombreux dossiers le cadre actuel des communes est trop étriqué. Il faut une réelle intercommunalité, pas comme aujourd hui où les agglomérations se supperposent aux municipalités existantes,mais avec pour règle simple: suppression des postes de fonctionnaires devenus inutiles car faisant doublon avec ceux de l'agglo.<br /> Qu'en pensez vous?
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A
Cher PORT CHESTER,<br /> <br /> Dans quelques années, qui se souviendra que jamais une réforme institutionnelle ne fut adoptée de manière aussi serrée ? <br /> <br /> C'est une constante de l'histoire de la Ve République : les révisions constitutionnelles créent la polémique lorsqu'elles sont proposées ; elles deviennent consensuelles dès qu'el­­les sont appliquées.<br /> <br /> La volonté de De Gaulle de faire élire le président de la République au suffrage universel, en 1962, avait conduit le Parlement à renverser le gouvernement Pompidou. <br /> Qui reviendrait aujourd'hui sur cet acquis ? La possibilité pour soixante parlementaires de saisir le Conseil constitutionnel est unanimement considérée comme une avancée majeure de la démocratie.<br /> <br /> En 1974, les 273 élus PS et PC avaient voté en bloc contre cette proposition de Valéry Giscard d'Estaing. <br /> <br /> Vote contre de l'opposition unanime à nouveau en 1996 sur l'instauration d'un budget de la Sécurité sociale. <br /> <br /> Personne à gauche ne propose de supprimer la discussion annuelle du PLFSS.<br /> <br /> Le bloc contre bloc de lundi laissera donc vite la place à une pratique commune. <br /> <br /> Lorsque l'alternance se produira, quelle qu'en soit l'échéance, il y a fort à parier qu'un gouvernement de gauche ne remettra pas en question ce qui a été voté lundi à Versailles. <br /> <br /> Les articles modifiés s'ajoutent à la décision de Nicolas Sarkozy de confier la présidence de la commission des finances à un élu de l'opposition alors que rien ne l'y contraignait , autre avancée sur laquelle il sera difficile pour une future équipe au pouvoir de revenir.<br /> <br /> La question n'est donc déjà plus celle du bien-fondé de la réforme votée, mais celle de la possibilité des réformes à venir. Car le mouvement ne va pas s'arrêter.<br /> <br /> C'est un des mérites de la méthode Sarkozy : elle a stimulé l'imagination et poussé tous les acteurs politiques à entretenir ou relancer leur réflexion sur les questions institutionnelles. <br /> <br /> Les semaines de consultation menées par Édouard Balladur et son comité ne resteront pas lettre morte, même si un consensus n'a pas pu se dégager sur l'ensemble des soixante-dix-sept propositions.<br /> <br /> Plusieurs sujets restent ainsi en débat. <br /> <br /> Le cumul des mandats, d'abord. Lionel Jospin avait échoué à l'interdire pour les parlementaires. Reprenant la pratique imposée par le même Jospin et par Jacques Chirac, le comité Balladur a proposé de l'interdire pour les ministres. En vain. Et les parlementaires, de gauche se sont bien gardés de soulever une question qui aurait remis en question leur propre pratique. Mais il y a fort à parier que la fin du cumul sera le prochain thème de campagne porteur. L'opinion y est très largement favorable. <br /> <br /> Surtout, la mise en ?uvre de la réforme Sarkozy va induire d'elle-même le débat sur le sujet : pour profiter de leurs pouvoirs renforcés, pour mieux contrôler l'action de l'exécutif, députés et sénateurs auront besoin par la force des choses d'être plus disponibles.<br /> <br /> La mesure du temps de parole présidentiel est également dans les tuyaux : le comité Balladur l'avait suggéré, la gauche la réclamait, Nicolas Sarkozy l'a acceptée. Des évolutions se produiront donc.<br /> <br /> <br /> Anne MICHEL<br /> Conseillère Municipale Opposition
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E
Bonsoir Port Chester,<br /> je suis assez d'accord avec votre analyse ainsi que sur le fait que la réforme du sénat est bien moins importante que la réduction des strates administratives génératrices de blocages, lourdeurs et véritables pompes à subventions de toutes sortes. J'en veux pour preuve notre toute récente communauté d'agglo, hydre à 24 têtes (1 président et 23 vice-présidents) qu'il va falloir loger dans un luxueux bâtiment à construire et qui va engloutir quelques millions d'euros.<br /> Mais chaque choses en son temps et je ne crois pas que l'opinion soit prête à voir disparaitre les départements ou autres.<br /> <br /> Erebus
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